Comme les autres secteurs, les acteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’alimentation se mobilisent pour soutenir les personnels soignants et les personnes isolées ou en difficulté. De l’exploitant agricole à l’entrepreneur, les initiatives de solidarité sont nombreuses. En voici quelques exemples, tant il serait difficile d’être exhaustif.
Des repas pour les personnels soignants
Le Gouvernement l’a rappelé, l’alimentation est un secteur stratégique en période de confinement. Et il l’est d’autant plus pour les personnels soignants, en première ligne face à l’épidémie. Les restaurateurs – chefs étoilés y compris – l’ont bien compris et s’organisent pour s’approvisionner auprès de producteurs locaux et préparent bénévolement des repas pour les personnels soignants.
Dans un premier temps, pour les restaurateurs contraints de fermer leur établissement le 14 mars dernier, l’urgent a été d’éviter la perte de leur stock de denrées, synonyme de gaspillage alimentaire et de perte financière. Les acteurs de l’antigaspi (Too good to go, les Banques alimentaires, Phenix, Solaal…) se sont alors mobilisés – et continuent de se mobiliser –, rejoints par des initiatives citoyennes, comme le groupe Facebook « Anti gaspi covid 19 Lille », afin de trouver des débouchés sous forme de dons ou de ventes à prix réduits.
Dans un second temps – et parfois parallèlement –, la solidarité s’est organisée pour soutenir les personnels soignants. Chaque jour, des restaurants, pizzerias, boulangeries préparent des centaines de repas pour les professionnels de santé (voir l’exemple de la brasserie l’Indé à Agen). Ces démarches individuelles ont trouvé un nouvel écho avec l’initiative « Les chefs avec les soignants » organisée par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Guillaume Gomez (chef des cuisines de l’Élysée) et le journaliste culinaire Stéphane Méjanès. L’opération est coordonnée bénévolement par la société Tiptoque et bénéficie du soutien du Marché de Rungis, des grossistes Avigros, METRO France et Transgourmet, pour un approvisionnement gratuit en produits bruts.
Des appels au don collectifs fleurissent également sur les réseaux sociaux, tels que Des repas pour les soignants, Écotable ou encore Les paniers solidaires, afin de proposer, sous la forme de chaînes de solidarité, la livraison de produits alimentaires ou de repas aux soignants, mais aussi aux personnes particulièrement vulnérables dans ce contexte d’épidémie.
Des agriculteurs se mobilisent également en donnant une partie de leur production. On peut citer par exemple la filière fraises du Lot-et-Garonne qui a donné 8 000 de ses barquettes aux hôpitaux de la région.
De même, le groupe Savéol a offert 4 tonnes de fraises à des Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), des hôpitaux et des associations caritatives du Finistère.
Le don de matériel de protection
Depuis la semaine dernière, de nombreux agriculteurs proposent une partie, même modeste, de leur stock de masques antipoussière et/ou de combinaisons dont ils disposent pour leurs opérations de « paillage » ou d’épandage de produits phytosanitaires. Ces initiatives individuelles sont amplifiées par l’appel au don lancé par le syndicat agricole Jeunes Agriculteurs, en particulier dans les régions Pays-de-la-Loire et Centre-Val-de-Loire. Les Champignonnières de Sologne (Cher), qui utilise des masques pour se protéger des spores libérés par les champignons, en a par exemple donné plusieurs milliers.
Le secteur agroalimentaire, par exemple l’Agropole d’Agen (Lot-et-Garonne), a également répondu à l’appel avec le don de milliers de masques.
Pour les quantités importantes, les Agences régionales de santé (ARS) recommandent de prendre au préalable contact avec leurs services afin de permettre une bonne répartition des équipements et éviter une surdotation de certains établissements.