L’accès à une alimentation saine, durable et locale est une priorité nationale. Dons, achats et redistribution de denrées… De nombreuses collectivités mettent en œuvre différentes actions pour aider les populations précaires au quotidien et ont intensifié leurs activités avec la crise du Covid-19. Parmi elles figurent le département de l’Isère et la métropole de Rennes.
Département de l’Isère : achat de 10 tonnes de produits frais et locaux
Dix tonnes de fruits et légumes frais de saison. C’est le volume acheté par le département et redistribué jusqu’à fin janvier 2021 à la Banque alimentaire.
Cette opération répond à un double objectif de solidarité et de soutien de la production locale : « d’une part, la Banque alimentaire nous a alertés que le nombre de bénéficiaires avait augmenté de 20% à cause de la crise du Covid-19, notamment chez les jeunes, les étudiants. Cette livraison a permis de proposer des produits locaux, frais et de qualité », précise Anne Gérin, vice-présidente du département de l’Isère en charge des actions de solidarité et de l’insertion. « D’autre part, nous souhaitions soutenir les réseaux de producteurs locaux ReColTer – LIR et Mangez bio Isère. Ces deux structures ont été confrontées à la baisse de leur activité, en raison de la fermeture des établissements scolaires. L’opération menée avec la Banque alimentaire de l’Isère a contribué à la relance de leur activité et a compensé une partie de l’absence de commandes pendant les deux confinements. »
Courges, pommes, navets… Près d’une tonne de fruits et légumes frais a été livrée chaque semaine dans les locaux de la Banque alimentaire, situés à Sassenage, entre novembre et janvier derniers. « La Banque alimentaire de l’Isère est l’une des seules à disposer d’une cuisine professionnelle animée par des bénévoles. Cette cuisine permet de transformer et de créer des plats à partir de produits frais (légumes, mais aussi poisson, viande) qui sont ensuite redistribués auprès des structures d’hébergement d’urgence de la région ».
Lors du premier confinement, le département avait également fait don à la Banque alimentaire de 6 tonnes de fruits et légumes frais en achetant ces produits aux agriculteurs locaux.
Au total, 16 tonnes de fruits et légumes ont donc été distribuées.
Ville de Rennes : dons de repas préparés par les cantines
16 crèches, 7 EHPAD, 5 restaurants administratifs, 48 cantines scolaires… Chaque jour, la cuisine centrale de Rennes élabore 12 500 repas qui sont servis dans les établissements publics de la ville disposant d’un lieu de restauration.
« Nous nous sommes rendus compte d’un gaspillage important : chaque jour, des barquettes sous vide étaient jetées. Une barquette comporte en moyenne huit parts, cela représente donc un chiffre conséquent », explique Typhaine Herré, responsable du service restauration durable de la ville de Rennes. « Nous avons cherché des solutions pour ne pas perdre ces aliments préparés. »
En 2016, la ville de Rennes commence à mener une étude sur le gaspillage alimentaire et les « gisements », c’est-à-dire ce qui peut être donné à des associations : « Un protocole d’hygiène a été mis en place afin de garantir le respect de la chaîne du froid et la traçabilité des produits. Nous avons également signé une convention avec des associations. On imagine toujours que c’est un dispositif très conséquent à mettre en place, mais c’est tout à fait faisable. En amont, il est fondamental d’évaluer les gisements, les circuits de collecte, et s’assurer que ce qui est donné sera consommé. C’est un gain de temps pour tout le monde ».
Cette initiative a pris de l’ampleur au fil des mois : en 2020, huit écoles ont effectué des dons de repas vers deux associations : le foyer d’accueil d’urgence Saint Benoît et l’épicerie gratuite de l’Université de Rennes 2. Produits laitiers, fruits, plats de résistance… Plus de 16 000 repas ont ainsi été redistribués.
« Avec la crise du Covid-19, nous avons dû redistribuer tous les repas. La cuisine centrale est alors devenue une plateforme logistique de dons. Cela nous a permis d’être réactifs, d’étendre le dispositif à d’autres associations. Rien n’a été perdu, tout a été donné. Nous avons également été sollicités par une entreprise de l’agroalimentaire qui avait des surplus de production. »