Pendant le confinement, les associations d’aide alimentaire aux plus démunis s’organisent pour continuer leur action. Témoignage de Angélique Delahaye, présidente de l’association Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires (Solaal), qui récupère les productions invendues sur les exploitations agricoles et organise la logistique jusqu’aux associations.
« La vocation première des agriculteurs est bien de nourrir leurs concitoyens. Les agriculteurs ont horreur de jeter leur production ! », explique Angelique Delahaye. « Organiser la logistique de A à Z pour permettre à l’agriculteur de donner aux associations d’aides alimentaires la production qu’il ne peut pas vendre, et éviter le gaspillage d’aliments, c’est notre métier depuis 7 ans ».
Fermeture des restaurants : 200 tonnes de produits récupérés et distribués
Depuis le début du confinement, le nombre de dons et de donateurs n’a cessé d’augmenter : en deux semaines, Solaal a reçu 200 tonnes de fruits et légumes, de produits laitiers et enregistré 30 nouveaux donateurs, en raison notamment de la fermeture des restaurants. Agriculteurs, coopératives, grossistes, entreprises agroalimentaires, toute la chaine alimentaire peut participer au don.
Gestes barrières : les donateurs reconditionnent leur production
Solaal organise la redistribution aux 17 associations d’aide alimentaire nationales et habilitées, en respectant les gestes barrières et en adaptant son mode logistique. « Parfois, les productions sont livrées sous forme de « palox », c’est-à-dire des caisses pouvant contenir 800 kilos de produits. Pour limiter les contacts et pallier le manque d’effectif dans les associations qui doivent redistribuer ces grosses quantités, les donateurs font un effort supplémentaire : reconditionner leurs productions en petits formats », détaille Angélique Delahaye.
Tous types de denrées sont récupérées, du moment qu’elles respectent les normes sanitaires. « Notre spécificité reste les fruits et légumes fraîchement cueillis pour diversifier le bol alimentaire des bénéficiaires. Cette semaine, nous avons eu des fraises, des tomates, des endives, des courgettes, des salades, des poivrons, des concombres mais aussi des produits laitiers ou carnés que les producteurs ne pouvaient pas vendre », conclut Angélique Delahaye.