« De nombreux produits sont soit abîmés pendant le transport, soit présentent de petits défauts physiques. D’autres pâtissent d’un retard de livraison en grande surface, ne correspondent pas aux cahiers des charges imposés… On ne pouvait pas laisser tous ces produits gaspillés, » explique Vincent Justin. Avec son associé Charles Lottmann, ils décident de créer des épiceries écologiques et économiques.
Quelle est la philosophie de « Nous Antigaspi » ?
L’objectif est de contribuer à réduire le gaspillage alimentaire, tout en travaillant en local. C’est un travail de porte à porte pour expliquer le concept aux producteurs en direct, leur proposer de valoriser l’antigaspi. Nous travaillons également avec des marques nationales.
Quels produits sont disponibles ?
Il y a beaucoup de fruits et de légumes locaux, de saison, des laitages, produits de la mer, viande et quelques produits transformés, des œufs qui pèsent 48 grammes, contre les 53 grammes requis dans la grande distribution, des produits en vrac, surgelés… Dans les étals, figurent également des produits à dates limite de consommation (DLC) courtes ou à date de durabilité minimale (DDM) dépassée. Par exemple, du riz et des pâtes dont la DDM est dépassée ne représentent aucun danger pour la santé humaine. Il y a tout un travail de pédagogie à effectuer, expliquer la différence entre une DDM et une DLC , pour que les clients soient rassurés.
Ces produits sont-ils éligibles au don ?
D’après la réglementation, ils sont éligibles au don ; mais en pratique, ils ne sont pas donnés. Les producteurs peuvent donner des produits qui sont déjà emballés, prêts à être commercialisés. En revanche, tous les produits qui sont écartés en cours de production (car ne correspondent pas aux grammages attendus, aux cahiers des charges de la grand distribution) sont régulièrement mis de côté. Pour les récupérer, il y a un coût associé, pour le réemballage ou la récolte.
Par exemple, un producteur de pommes peut laisser des fruits dans ses champs s’il voit qu’ils ne correspondent pas au calibrage requis par la grande distribution. Ces produits ont donc une valeur négative économiquement. Les donner reviendrait à perdre de l’argent. Les valoriser sous forme de compotes octroierait au producteur un revenu inférieur au coût de la récolte. « Nous Antigaspi » achète ces fruits à un prix décent.
Le réseau « Nous Antigaspi » en quelques chiffres
- 30 tonnes de produits par mois vendus dans chaque magasin ;
- 350 clients par jour et par magasin ;
- 8 magasins en France.
Pour rappel, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont jetées en France par an (source : Ademe).
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