Elles sont belles, délicieuses et antigaspi… Qui ? TADAAM!, les pâtisseries sucrées et salées de la start-up Kolectou, issues de la revalorisation d’invendus de pain. Aujourd’hui destiné aux professionnels de la restauration, et très bientôt au grand public, le concept est porté par deux jeunes ingénieures en agroalimentaire, Noémie Gourtay et Emma Mairel. Les débuts d’une success story ?
« La mission principale de Kolectou est la lutte contre le gaspillage alimentaire et la sensibilisation à une consommation plus responsable », annonce d’emblée Emma Mairel, co-fondatrice de la start-up rennaise. « Nous avons la conviction qu’il est possible d’avoir un impact positif sur l’alimentation de demain ». Pour son premier challenge, le choix de la jeune entreprise s’est porté sur un produit alimentaire emblématique de la culture française… et qui est aussi l’un des plus gaspillés : le pain. Croûtons, pain perdu, pudding… À la maison, chacun a sa petite astuce pour éviter le gaspillage. Mais cela ne suffit pas à sauver les 300 000 tonnes de pain jetées chaque année en France (Source : Ademe, 2016).
Alors, la start-up a trouvé une solution : proposer des pâtisseries dont la farine est substituée jusqu’à 75% par de la poudre de pain recyclé. Comment ? En collectant chaque jour les surplus de fabrication du groupe Boulangers pâtissiers associés, partenaire de la première heure. « Cette PME, qui a plusieurs sites de production dans le Grand Ouest, a tout de suite adhéré à notre concept. D’autant, qu’en tant que fabricant de pain pour la restauration, elle est aussi fournisseur de nos clients ! » Un premier sous-traitant réduit le pain en poudre, puis un second assemble les matières premières. « En 5 mois, nous avons déjà collecté – et donc recyclé – plus de 2 tonnes de pain ! »
« Créer du lien autour de l’antigaspi »
Aujourd’hui, Kolectou commercialise une gamme de trois préparations prêtes à l’emploi destinée aux professionnels de la restauration : cookie pépites de chocolat, moelleux vanillé et cake salé. Elles se présentent sous la forme de poudres dans lesquelles il suffit d’ajouter œufs, matière grasse et eau. Et à l’arrivée… TADAAM!, des produits simples et personnalisables qui plaisent aux consommateurs, répondent aux besoins des professionnels et permettent de faire un geste pour la planète. « Notre seconde obsession, après l’antigaspi, est le goût », ajoute Emma Mairel. « Nous voulons faire quelque chose de bon, avant tout. » Pari réussi si l’on en croit les retours positifs des premiers clients de la start-up, qui sont aussi bien des restaurants scolaires que d’entreprises.
Mais Kolectou, c’est aussi un engagement concret dans des actions de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage alimentaire. « Des fabricants aux consommateurs en passant par les restaurateurs, on essaye de créer du lien autour de l’antigaspi », explique Emma Mairel. Et si l’objectif de Kolectou est bien sûr d’étendre son concept à toute la France, les deux jeunes femmes lorgnent aussi du côté du grand public, très réceptif, lui aussi, à ce type de démarche. Les produits TADAAM! seront notamment en test dans le réseau d’épiceries en vrac day by day fin octobre.
Un projet d’études devenu réalité
Kolectou aurait pu rester un projet d’études, présenté en 2017 par 6 étudiants d’Agrocampus Ouest dans le cadre d’Écotrophelia, le concours étudiant national de l’innovation alimentaire. Confortées par l’adhésion des professionnels à leur concept et l’obtention du prix spécial « lutte contre le gaspillage alimentaire » décerné par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, Noémie Gourtay et Emma Mairel ont décidé de continuer l’aventure et de créer leur entreprise en mai 2018.