Lamantins, koalas, gorilles… pour nourrir ses 600 espèces d’animaux, le ZooParc de Beauval privilégie un approvisionnement local en fruits et légumes. Il s’agit d’un débouché de taille pour les agriculteurs de la région Centre-Val de Loire notamment pour les produits non calibrés pour la grande distribution. Des relations équitables qui participent à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Des œufs « moches » au menu des chimpanzés
Le regard franc, assis dans l’herbe, Asato mange une tomate. Avec ces 250kg, il est le mâle dominant de la tribu des 7 gorilles du ZooParc de Beauval . La base de l’alimentation de ces grands singes est constituée de carottes, de concombres, d’aubergines, auxquels viennent s’ajouter des fruits et légumes selon la saison. « À qualité égale, ce que l’animal peut manger, l’Homme aussi. Sauf que les animaux se moquent du calibrage des produits » rappelle Samuel Leroux, responsable des achats et de la restauration du parc. Il a choisi, pour nourrir les chimpanzés, de s’approvisionner en œufs « moches » c’est à dire non calibrés, auprès d’un grossiste de Tours. Des œufs de qualité, marqués du code 1, ce qui garantie un mode d’élevage en plein air.
Dans cette entreprise familiale, premier zoo de France, la nourriture occupe une place importante. Outre l’approvisionnement des restaurants, ce sont près de 5 tonnes de fruits et légumes qui sont distribués, chaque jour, aux animaux. Pour cela, le parc fait appel aux agriculteurs de la région : 80% de l’alimentation animale provient de produits locaux. « Notre objectif n’est pas de tirer sur les prix mais de privilégier des relations durables avec les agriculteurs de la région » explique l’acheteur. Salades, oignons, potirons, céleris… aujourd’hui, Benoit Roger, maraîcher d’une exploitation familiale à Selles-sur-Cher (Loi-et-Cher), livre des palettes de produits d’automne. «Travailler avec ZooParc de Beauval est une relation gagnant-gagnant : cela me permet de limiter les frais de déplacement et m’assure des débouchés réguliers notamment pour les fruits et légumes déclassés» explique l’agriculteur.
Koalas gourmets
L’alimentation animale du zoo représente un budget de 850 000€ par an. L’eucalyptus en est le premier poste de dépense avec une facture de 150 000€. Après un premier producteur anglais, le zoo se fournit désormais à 75% auprès de Martine Chedeville, agricultrice à Soing-en-Sologne (Loir-et-Cher). Depuis deux ans, cette productrice de plants de légumes et de plantes aromatiques s’est lancée dans la production d’eucalyptus sous serres. Elle possède aujourd’hui 12 000 plants et compose des bouquets, chaque semaine, pour nourrir les huit koalas du parc. « Les koalas sont folivores. Ils mangent les jeunes feuilles d’eucalyptus et délaissent les plus anciennes. Ils ont besoin de près de 40 variétés différentes conformément au cahier des charges édicté par le zoo de San Diego (États-Unis) » explique l’agricultrice. Reste quelques ajustements à réaliser pour assurer, toute l’année, la production continue de ces arbres sensibles au froid. L’objectif du zoo de Beauval pour demain ? S’approvisionner dès que possible en eucalyptus 100% local.
L’alimentation animale au zoo de Beauval, c’est :
- 30 tonnes de bambou, 296 t de fruits et légumes ;
- 72 tonnes de viande, 400 t de foin, 18 t d’eucalyptus, 31 t de poisson ;
- 720 kg d’insectes vivants, 80 kg de madeleines pour la nurserie ;
- 20 tonnes de betteraves, 156 t de granulés divers, 50 kg de miel ;
- 242 litres de sirop, 214 boîtes de tisane, des biscuits, du lait, des œufs, de la confiture, du pollen…
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