« Lutter contre le gaspillage alimentaire », un sujet qui mobilise toujours autant le grand public que les professionnels désormais engagés dans la mise en place d’un nouveau pacte sur la période 2017-2020. Si l’interdiction de la destruction des invendus ou la manière de favoriser le don sont des acquis de la loi de 2016, Guillaume Garot, président de cet atelier, a l’intention d’aller plus loin encore pour renforcer la dynamique des groupes de travail opérationnels.
Les sujets abordés
4 pistes de travail ont été soumises aux participants :
- Un vrai travail de chacun sur la dimension locale. Partant du constant que c’est à l’échelle du territoire qu’on peut agir, comment faire pour favoriser cet aspect essentiel de l’action qu’est le territoire ? D’autres ateliers approfondiront les Projets alimentaires territoriaux (PAT), mais il semble intéressant de voir comment les pouvoirs publics (collectivités, État…) peuvent intégrer la question du gaspillage alimentaire dans ces projets ? Comment susciter l’action, encourager l’innovation, la soutenir et la financer ?
- La dimension éducative au sens large liée à la question du gaspillage ? Comment associer autant le citoyen que le consommateur aux actions de sensibilisation ? Savoir ce que l’on exige en matière d’éducation des enfants dans ce domaine ? Favoriser les actions de sensibilisation et d’éducation et imaginer quelle forme cela doit prendre et quels outils inventer pour être efficace ?
- La place des professionnels dans la lutte contre le gaspillage ? On constate une réelle envie de s’engager chez les industriels et les artisans, mais le problème tient souvent à la façon dont on accompagne ceux qui souhaitent participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire et comment on les aide ? Qu’il s’agisse de formation initiale ou continue chez les salariés. Nous avons à la fois besoin d’outils de formation et d’accompagnement pour développer des actions dans le temps.
- Les évolutions réglementaires voire législatives. Il faut certainement effectuer un inventaire des verrous qui seront identifiés dans ce domaine, comme par exemple la question du GEMRCN (Groupement d’étude des marchés en restauration collective et de nutrition). Un effort de clarification est nécessaire tant au niveau national qu’européen pour qu’on puisse faire des propositions
Guillaume Garot expose ainsi la manière dont il conduit les travaux : « Les réunions se passent bien, même si la contrainte temporelle est forte pour faire en sorte que nous ayons en un mois et demi des propositions pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Nous avons réussi à resserrer les sujets sur lesquels on veut indispensablement intervenir.
On parlera éducation des enfants, formation des professionnels. On évoquera la dimension territoriale pour être efficace dans la lutte contre le gaspillage alimentaire en lien avec les plans alimentaires territoriaux et on abordera enfin la question des évolutions réglementaires et législatives indispensables.
Au sortir de la réunion j’ai senti une vraie mobilisation de ceux qui participent et qui ont envie de travailler, d’avancer et surtout de proposer ensemble. Il faudra que nous puissions faire bouger les lignes sur la réglementation aussi bien au plan national qu’au niveau européen. J’ai bon espoir qu’on puisse avoir des préconisations utiles ».
Guillaume Garot, son parcours
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Il est d’abord chargé de mission dans une association nationale pour le développement économique local (CRIDEL), avant de travailler aux côtés de Daniel Vaillant, en qualité de directeur de cabinet à la mairie du 18e arrondissement à Paris, puis comme conseiller, au ministère de l’Intérieur. En 2002, il rejoint Bertrand Delanoë à la mairie de Paris.
Élu conseiller municipal à la mairie de Laval, en 2001, il devient conseiller général de la Mayenne (canton de Laval Sud-Ouest), en 2004. En 2007, il devient député de la Mayenne et membre de la commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire dans un premier temps, puis de la commission de la défense nationale et des forces armées. Élu maire de Laval en 2008. Le 21 juin 2012, il est nommé ministre délégué à l’Agroalimentaire.
Guillaume Garot s’est fait connaître pour son engagement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. En tant que ministre délégué, il avait présenté le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire dont les mesures étaient issues de réflexions antérieures par ce même ministère. Le pacte national répond aux objectifs de l’Union européenne visant à diviser le gaspillage par deux d’ici 2025.
Un nouveau rapport sur le gaspillage alimentaire a été publié le 14 avril 2015. Il s’inscrit dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Il est à l’origine de la loi contre le gaspillage alimentaire votée à l’unanimité de l’Assemblée nationale et du Sénat en février 2016. Depuis le 27 octobre 2016, Guillaume Garot est président du Conseil national de l’alimentation (CNA).