Simone Lemon : un restaurant antigaspi novateur

Poireaux trop petits, radis blancs trop grands, poires avec un « petit nombril »… Elodie et Shehrazade utilisent chaque semaine 150 kg de fruits et légumes des supermarchés. Depuis l’ouverture du restaurant, ce sont au total 3,5 tonnes de produits qui ont été récupérés. Les anciennes étudiantes de l’ESCP s’approvisionnent directement auprès d’une quinzaine de producteurs locaux d’Île-de-France. « Le plus proche est à 25 km dans l’Essonne. Le plus loin est à 200 km dans l’Orne », précise Shehrazade.

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©Xavier Remongin/Min.agri.fr

Concassés, ciselés, compotés… Ces fruits et légumes qui présentent des défauts d’aspect deviennent de véritables œuvres d’art culinaire sous l’action des ustensiles des deux cuisiniers. Pour Elodie, l’objectif est « de traiter et de donner une seconde vie aux invendus en les cuisinant. Ce sont des bons produits frais, parfaitement sains, qui ont mis exactement le même temps à pousser que les autres ».

Rien ne se perd, tout se mange !

Chez Simone, la décoration est colorée, moderne, sobre avec une touche rétro dont témoigne la balance sur laquelle les clients sont invités à peser leur assiette après s’être servis au buffet. Le prix du repas correspond au poids de l’assiette. On paye juste ce qu’on mange. À chacun de jauger son appétit ! La carte change toutes les semaines. « C’est une cuisine française avec des inspirations du monde. L’idée est de revisiter les plats : des boulettes de bœufs avec de la sauce coco coriandre, de la viande grillée à la mexicaine avec du risotto, des nouilles sautées au légumes… » Le restaurant propose 6 entrées, 6 plats avec des accompagnements, 8 desserts, 2 soupes pour un public très varié. « Des déjeuners d’affaires, des jeunes qui débutent leur carrière, des retraités qui adorent le concept, il y en a pour toutes les envies », explique Shehrazade.

Tôt le matin, le personnel s’active pour préparer l’ouverture du restaurant prévue à 11h45. « Nous avons pas mal d’astuces en cuisine. Le vert du poireau se prépare comme le blanc en un peu plus longtemps. Les peaux d’oranges sont caramélisées et utilisées pour les mousses au chocolat. Avec les fanes de carottes et de radis, nous faisons des soupes et des pestos », confie Elodie. Comme l’indique un tableau dans le restaurant, « Chez Simone tout est fait maison et avec amour ».

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Plus qu’un projet d’école, un projet de vie

Sorties d’école de commerce fin 2012 avec une spécialisation entrepreneuriat, les co-fondatrices de Simone Lemon se sont intéressées à la lutte contre le gaspillage alimentaire, sujet de leur mémoire de fin d’année. « Autant dire qu’à l’ESCP, personne ne choisit ce type de sujet. Tout le monde fait son mémoire sur le marketing, la finance… mais surtout pas sur ça ! », s’amuse Shehrazade. Les deux associées commencent donc à préparer leur projet dès 2012-2013. « Au début, nous faisions des prestations traiteurs et après nous avons eu envie d’ouvrir notre propre restaurant », indique Elodie. Mais seulement 6 mois après l’ouverture de l’établissement, les jeunes entrepreneuses ont déjà d’autres ambitions… Et les idées ne manquent pas ! « Nous démarrons le brunch bientôt, nous lançons aussi une offre de plateaux repas. À terme, nous avons envie d’ouvrir ce restaurant du petit-déjeuner au dîner la semaine et le week-end. Nous voulons nous développer et ouvrir d’autres restaurants. Plus nous en aurons, plus nous pourrons sauver de légumes ! » 

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